Différenciation du trouble cognitif léger et de la maladie d’Alzheimer grâce à la source des fausses reconnaissances.


Date
août 31, 2017 15:00
Lieu
Nice, France

Introduction. Introduction. Le trouble cognitif léger amnésique (TCL) et la maladie d’Alzheimer (MA) se caractérisent par une altération de la mémoire épisodique, tant en termes quantitatifs que qualitatifs. Cette altération se traduit notamment par une augmentation des erreurs de mémoire, qui semblent d’ailleurs à mêmes de distinguer ces troubles neurocognitifs d’autres formes (Hildebrandt, Haldenwanger, & Eling, 2009). Cependant, ces deux populations commettraient le même type d’erreurs, du moins lors de la reconnaissance. Cette étude explore si la source des erreurs de mémoire, à l’encodage ou à la récupération, permettrait de distinguer le TCL de la MA.

Matériel et méthode. Trois groupes de participants, 25 personnes âgées (PA), 20 patients TCL et 9 patients MA, ont complété une tâche de mémoire verbale. Ils devaient apprendre sélectivement 15 mots (soulignés) qui étaient toujours présentés par paire avec un distracteur (non souligné). Il s’en suivait une tâche de reconnaissance oui/non, où les cibles à apprendre étaient mélangées avec des distracteurs, pour moitié ceux issus de la phase d’apprentissage (condition ancien) et pour moitié de nouveaux distracteurs (condition nouveau). Les anciens et les nouveaux distracteurs pouvaient soit appartenir à la même catégorie (condition proche : bouilloire-cafetière), soit être dans des catégories reliées (bouilloire-tisane) ou être non reliés aux cibles (bouilloire-toupie).

Résultats. Tel qu’attendu, les PA présentent les meilleures performances suivies de patients MCI et enfin des patients MA. Ce dégradé de performance se retrouve globalement pour les erreurs de mémoire pour les distracteurs introduit lors de la reconnaissance (condition nouveau). Cependant, les patients TCL et MA ne se différencient pas pour les distracteurs les plus proches. À l’inverse, l’écart le plus important est constaté pour les distracteurs anciens proches, alors que les performances étaient similaires pour ceux non-reliés.

Discussion. Les résultats indiquent que la quantité et la qualité des souvenirs sont à prendre en compte dans l’évaluation des capacités mnésiques. Les patients MA semblent présenter une atteinte mnésique qualitivement plus dégradée que les TCL (Vallet, Rouleau, Benoit, Langlois, Barbeau, & Joubert, 2016). Cette étude souligne l’intérêt d’un apprentissage sélectif pour différencier le degré d’atteinte de la mémoire tel que constaté entre des patients TCL et MA. Cette mémoire de source, intégrative, est d’ailleurs supposée plus sensible pour détecter précocement les atteintes mnésiques (Buschke, 2014).

Références. Buschke, H. (2014) The rationale of the Memory Binding Test. In L.G. Nilsson, N. Ohta (Eds), Dementia and Memory (pp. 55–71). Psychology Press: New York.

Hildebrandt, H., Haldenwanger, A., & Eling, P. (2009). False recognition helps to distinguish patients with Alzheimer’s disease and amnestic MCI from patients with other kinds of dementia. Dementia and Geriatric Cognitive Disorders, 28(2), 159–167.

Vallet, G. T., Rouleau, I., Benoit, S., Langlois, R., Barbeau, E. J., & Joubert, S. (2016). Alzheimer’s disease and memory strength: Gradual decline of memory traces as a function of their strength. Journal of Clinical and Experimental Neuropsychology, 38(6), 648–660.